L’archéozoologie en quelques mots…
L’archéozoologie est une discipline qui étudie les ossements animaux collectés lors de fouilles de sites archéologiques. Elle contribue à l’enrichissement des connaissances sur les relations des animaux, sauvages ou domestiques, avec l’Homme, à travers le temps. L’étude des restes fauniques constituent une partie de la bioarchéologie, au même titre que la carpologie (étude des graines), la palynologie (étude des pollens), l’anthracologie (étude des bois carbonisés) ou encore l’entomologie (étude des insectes)…
Les données zoologiques intègrent des axes de recherches historiques précis et variés tels que l’élevage, l’alimentation, les productions artisanales, les pratiques religieuses impliquant l’usage des animaux. De nombreuses questions sociétales sont ainsi abordées par l’archéozoologie. Grâce aux ossements animaux, les archéozoologues apportent de nombreuses informations sur l’évolution de l’environnement, de l’histoire économique et culturelle des peuples.
Dans un premier temps, le travail de l’archéozoologue consiste à déterminer les ossements provenant d’un site archéologique. Il doit identifier l’os en question et l’espèce à laquelle il appartient. Pour cela, il est nécessaire de repérer des critères anatomiques propres à chaque famille, genre ou espèce. Le spécialiste peut utiliser une collection de comparaison, comme celle du CRAVO !
Le laboratoire d’archéozoologie du CRAVO
Avec l’essor des études sur le matériel osseux et la quantité croissante de vestiges découverts lors des interventions archéologiques, un laboratoire d’archéozoologie a été fondé en 1976 par Patrice Méniel, Jean-Hervé Yvinec et Rose-Marie Arbogast.
A la fin des années 80, l’équipe s’est agrandie avec l’arrivée de jeunes chercheurs tels que Sébastien Lepetz et Benoît Clavel, ce dernier ayant significativement enrichi les collections aviaires et initié la création d’une collection ichtyologique.
Au cours des années 2000, Stéphane Frère, Catherine Dupont, Anna Baudry, Gaëtan Jouanin, Yvon Dréano et Alessio Bandelli ont également rejoint le laboratoire, avant d’intégrer des institutions de recherche françaises publiques (CNRS, INRAP, MNHN), des structures privées (Éveha) ou l’association. Ces chercheurs ont joué un rôle clé dans l’avancée des connaissances sur le nord de la France, en explorant des périodes allant du Néolithique à l’époque moderne. Plus récemment, le laboratoire de Compiègne a accueilli une nouvelle génération de chercheurs, parmi lesquels Opale Robin, Colin Duval, Nicolas Morand (qui a repris en main la collection de malacologie), Maude Barme, Alice Bourgois, Philippe Pauthier et Léa Auvin. Tous poursuivent activement l’enrichissement des recherches archéozoologiques et contribuent à l’approfondissement des connaissances dans ce domaine.
La collection ostéologique
Tous ont également alimenté la collection ostéologique de comparaison du CRAVO ! La constitution de cet outil, indispensable pour les archéozoologues, a demandé un investissement constant durant de nombreuses années. Aujourd’hui encore, elle est enrichie de nouveaux spécimens.
Cette collection se divise en plusieurs catégories. On compte à l’heure actuelle plus de 200 mammifères (chiens, chats, chevaux, boeufs, porcs, moutons, chèvres, animaux sauvages, micro-mammifères…). Les oiseaux sont également très nombreux, plus de 450 espèces composent la collection (galliformes, columbiformes, charadriiformes, falconiformes, passériformes…). Enfin, 660 squelettes de poissons de 130 espèces – marines ou d’eau douce – reposent sur les étagères de la collection ichtyologique. Tous ces spécimens couvrent la quasi totalité de la faune rencontrée sur les sites archéologiques du nord de la France. Cette « bibliothèque » d’ossements animaux est l’une des plus importantes de France.